Planifier pour se faire du bien

Ton organisation du temps devrait servir ton bien-être

PLANIFICATIONAFFIRMATION DE SOI

Laurence Lagadec-Gaulin

7/29/20243 min read

Cette publication s’adresse à la personne qui s’est déjà décrite comme “maître de la procrastination” ou “pas très efficace”, et qui sent qu’elle “manque d’organisation”. À celle qui a l’impression d’avoir essayé toutes les stratégies possibles pour améliorer sa productivité, mais sans grand succès.

J’ai une réflexion à te partager concernant la façon dont tu planifies ton temps : ce n’est pas toi, le problème.

Quand tu as appris à utiliser un agenda, on t’a probablement dit qu’il fallait inscrire en premier les devoirs, les tâches, et les rendez-vous à ne pas oublier. Tu as sans doute gardé cette habitude. Tu priorises donc les obligations avant toute chose.

Soyons clairs, il n’y a rien de mal à accorder une bonne partie de ton temps à tes obligations.

L’ennui, c’est qu’à la longue, tu as peut-être intégré l’idée que le bien-être et les activités ressourçantes, ça vient en dernier. Tu te donnes du temps à toi seulement quand toutes les tâches de ta liste sont cochées.

Ça pourrait fonctionner comme système si la seule ressource nécessaire à tes activités était le temps. En théorie, si tu sais combien de temps une tâche te prend, c’est facile de l’intégrer à ton agenda et de laisser du temps vide pour le reste.

Par contre, effectuer un travail ne requiert pas que du temps. Ça demande aussi de l’attention, de l’énergie, de la volonté. Et ces ressources-là, tu vas les chercher dans toutes les activités qui te font du bien : loisirs, temps entre ami.e.s, activités physiques, moments à ne rien faire sans culpabiliser, etc.

C’est donc parfaitement normal de trouver ça difficile d’accomplir une liste de tâches quand toutes tes ressources sont épuisées. Quand ton cerveau cherche à diriger ton attention vers autre chose, c’est sans doute un signal qu’il t’envoie : hello, c’est le temps de se réapprovisionner, on a un besoin qui n’est pas comblé!

Mais si, quand tu sens que tu procrastines, tu en rajoutes une couche en te disant que tu n’en fais pas assez et que tu devrais donner encore plus de temps à tes tâches, c’est comme si tu disais à ton cerveau : oublie ça, on va pas se réapprovisionner, on va juste continuer à piger dans le peu de ressources qu’il nous reste.

À la longue, qu’est-ce que ça donne? Fatigue, manque de motivation, et encore plus de difficulté à accomplir les tâches. Sans compter que le fait de t'offrir peu de temps risque de nuire à ton estime de soi.

C’est pour ça que je t’invite à essayer ceci : la prochaine fois que tu te diras que tu “devrais en faire plus”, remarque-le. Et si c’est possible pour toi, au lieu de commencer à prévoir toutes les choses que tu as à faire, ouvre ton agenda et planifie une activité qui te fait du bien pour la journée même (ou le lendemain max). Ça peut être d’aller prendre une marche, cuisiner ton repas favori, appeler un.e ami.e… tant que c’est quelque chose qui te ressource!

Puis, éventuellement, pour chaque obligation que tu mets dans ta liste de choses à faire, tu vas mettre en premier lieu une activité plaisante dans cette même liste.

Je te donne un exemple : quand je planifie ma semaine, je réserve d’abord du temps pour toutes les actions qui me donnent de l’énergie. Jogging et soirées entre ami.e.s sont les premiers éléments qui figurent dans ma planification. Ensuite seulement, j’inscris mes quart de travail, mes cours, mes moments d’étude.

Ça fait en sorte que mon cerveau sait que malgré toutes les tâches à accomplir, il aura les ressources nécessaires pour bien fonctionner. Et au fil du temps, je construis une relation de confiance avec moi-même : je me lance des défis, oui, mais je prends les mesures qu’il faut pour ne pas m’épuiser.

Image de Debbie Hudson, sur Unsplash.